
En résumé…
• Lieu de départ : plage de Mesnil-Saint-Père (10)
• Lieu d’arrivée : idem
• Distance : 12 km environ
• Plan d’eau : lac d’Orient
• Pour faire du paddle près de : Troyes (30 km), Saint-Dizier (70 km), Auxerre (90 km), Reims (140 km)…
Si vous habitez en Ile-de-France et que vous avez envie de faire du stand up paddle sur de (très) grands lacs, plusieurs options s’offrent à vous… à condition de bien vouloir faire 2 ou 3 heures de route. Il y a quelques temps, on vous avait par exemple emmené faire du paddle dans le Morvan sur le lac de Pannecière, vaste réservoir de 82 millions de mètres cubes perché à 320 mètres d’altitude. Un spot assez incroyable, avec ses allures de paysages canadiens à 3 heures de Paris.
Cette fois-ci, cap sur l’immense Parc naturel régional de la forêt d’Orient, près de Troyes dans l’Aube. Un poumon vert qui s’étend sur 700 km² et 58 communes, compte plus de 5000 hectares d’étendues d’eau, et constitue donc un véritable sanctuaire pour la faune et la flore…
Les grands lacs qu’il abrite sont au nombre de trois, collés les uns aux autres. Principalement réservé aux sports nautiques à moteur (ski nautique, wakeboard, jet-ski..), le lac Amance est le plus « petit » (500 hectares quand même !). Le deuxième, le lac du Temple (1800 hectares), est le paradis des pêcheurs. Mais pour pratiquer le stand up paddle (mais aussi le canoë-kayak, la planche à voile, le dériveur…), c’est vers leur voisin, le lac d’Orient, qu’il faut se tourner. Avec ses 25 km² (quasiment un quart de la superficie de Paris !), il est le troisième plus grand lac artificiel de France métropolitaine, derrière le lac du Der dans la Marne (48 km²) et le lac de Serre-Ponçon dans les Alpes du sud (28 km²) !
En dehors de la réserve ornithologique (située dans la zone nord-est du lac), la navigation est autorisée presque partout. Selon votre niveau, vos envies et la météo (voir l’encadré ci-dessous), il est donc tout à fait possible de faire un petit parcours comme une (très) longue session. Dans tous les cas, ne manquez pas la forêt immergée aux véritables allures de mangrove, et profitez des trois plages de sable fin si vous avez envie de souffler !

Attention, le lac d’Orient est un très grand plan d’eau. Il est impératif de bien préparer sa sortie, notamment en consultant les prévisions météo avant de se mettre à l’eau. Le lac peut être très calme au moment de partir, et devenir beaucoup plus agité si le vent se lève (on peut en témoigner !). Nul ou favorable en début de parcours (downwind), le vent peut forcir et tourner face à vous (upwind), compliquant considérablement le retour au point de départ.
Evitez donc de vous mettre en difficulté, en allant sur Windy.com avant et, si besoin, pendant votre session. De même, munissez-vous bien d’un dispositif d’aide à la flottabilité (gilet de sauvetage, ceinture…). Il sera particulièrement précieux si les conditions se dégradent.
Le départ
Pour se mettre à l’eau, plusieurs options sont possibles. Les trois plages aménagées du lac (à Mesnil-Saint-Père, à Lusigny-sur-Barse et à Géraudot) sont à privilégier. Si du vent est prévu, essayez autant que possible de faire en sorte de l’avoir dans le dos lorsque vous retournerez au point de départ. De notre côté, c’est depuis la plus grande des trois plages — celle de Mesnil-Saint-Père — que nous avons choisi de partir. Un très grand parking permet de stationner facilement (même si la plage peut être bondée aux beaux jours).
La balade
Pour notre balade, premier objectif : traverser le lac d’est en ouest depuis Mesnil-Saint-Père pour rejoindre l’anse de la Picardie et sa fameuse mangrove. Il est un peu plus de 10 heures du matin, le soleil est radieux, il fait déjà chaud, et surtout il n’y a pas un brin de vent. Aucun clapot à l’horizon, zéro courant. Le lac est d’huile, le calme absolu.

Trois kilomètres de ligne (quasi) droite plus tard, nous atteignons les premiers arbres immergés de la presqu’île de la Picardie. Paysage étonnant où l’eau et la végétation se mélangent pour ne faire qu’un, au grand bonheur des hérons et des grues cendrées et de nombreuses espèces de poissons. On ne peut hélas en profiter qu’une partie de l’année, lorsque l’eau est encore suffisamment haute.
En service depuis 1966, le lac d’Orient est en effet un réservoir utilisé pour réguler le niveau et le débit de la Seine. En hiver, l’eau est prélevée dans le fleuve, notamment pour limiter le risque d’inondations en aval. A la fin de l’hiver, le lac est ainsi à son plus haut niveau. Durant l’été, à l’inverse, l’eau du lac est progressivement reversée dans la Seine, pour maintenir un bon débit. Au début de l’automne, le niveau du lac peut donc être très bas. En novembre 2018 par exemple, le lac était à 92% vide ! En général, mieux vaut donc éviter d’y aller pour faire du paddle une fois les vacances d’été terminée. A noter également qu’une vidange totale est prévue tous les dix ans environ, notamment pour vérifier le bon état des structures (digues, canaux…).

Une fois la petite mangrove de l’anse de Picardie découverte, cap au nord en direction de la plage de sable de fin de Géraudot. On l’atteint rapidement, après deux petits kilomètres. Surveillée en juillet-août, cette plage est très prisée par les vacanciers les jours de beau temps. Un snack et une pizzeria tombent à pic : il est midi. Nous décidons de sortir les paddles de l’eau, et de faire une longue pause ici. Le temps est toujours au beau fixe.

Deux petites heures, une pizza et une sieste plus tard, un léger vent frais se lève, et des cumulus commencent à s’accumuler au-dessus de nos têtes. Le temps semble changer assez rapidement, et le ciel se charge en quelques minutes au point de cacher le soleil. Nous décidons d’abréger la pause et de commencer à nous préparer. Le temps de se remettre sur l’eau, le vent s’est lui aussi renforcé, et l’eau du lac devient assez agitée. Bref, ce n’était pas prévu, mais la météo se gâte.
Heureusement, nous n’avons que 5 kilomètres à parcourir pour retourner à la plage de Mesnil-Saint-Père. Les deux premiers, en ligne parfaitement droite, se font sans mal. Mais une fois arrivés à la pointe de la presqu’île de la Petite Italie, le vent devient franchement pénible, et les clapotis de la plage de Géraudot se sont transformés en vraies petites vagues. Manque de pot, le vent est de sud-ouest, et les vagues viennent pile de côté. Même à genoux, les deux amis qui nous accompagnent, sportifs mais débutants en paddle, commencent à peiner à garder leur cap. S’arrêter de ramer fait immédiatement perdre plusieurs mètres. Le gros kilomètre qui nous sépare de la presqu’île de Beauloisir se révèle donc assez musclé.

Le calme revient à l’approche de la plage de Mesnil-Saint-Père. Peu fréquentée à notre départ en milieu de matinée, elle est désormais bondée, bien que les nuages aient décidé d’occuper entièrement le ciel aubois. La baignade y est bien sûr surveillée, et de nombreuses activités (dont un parc aquatique flottant) y sont proposées. De notre côté, le GPS indique que nous avons parcouru près de 12 km sur la journée.

Dernier effort depuis la plage de Mesnil-Saint-Père : porter les paddles sur 300 mètres environ, jusqu’à l’excellent camping du lac d’Orient, où nous avons réservé une nuit. Nos voitures nous y attendent, le bar du camping aussi…

C’est où déjà ?
(Coordonnées GPS : 48.261029, 4.343103)